Nathalie Reocreux, céramique in situ

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Chez Nathalie Reocreux, la création se joue bien avant le modelage. Installée en Bretagne, la céramiste a choisi de composer elle-même ses terres et ses émaux, en marge du circuit industriel. Argiles sauvages, minéraux bruts, végétaux collectés dans la nature… Tout linspire des formes du vivant. Une démarche engagée, sensible et intuitive, guidée par lexpérimentation.

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Une pratique raisonnée

“Le chemin est long pour arriver à produire des pièces en céramique, d’autant plus long lorsqu’on choisit de recourir aux éléments qui nous entourent.” Nathalie Reocreux, céramiste en Bretagne, a fait le choix de composer elle-même ses argiles et ses émaux. “Pas d’oxyde métallique ni d’oxyde colorant, on fait attention à ce qu’on utilise et on sait comment c’est préparé”, souligne l’artiste pour qui les échelles locales et le respect du vivant guident chaque étape de préparation, de production et de création. “Les matières premières et les terres sont stabilisées dans le circuit industriel, ce qui permet de tendre vers le même résultat. Au contraire, lorsqu’elles sont sauvages, elles vont être influencées par la nature même du sol.”

Un art in situ

Chez Nathalie, l’exploration se joue bien avant le modelage, lorsqu’elle part en quête des éléments qui deviendront des objets pour la table et la maison. Argiles sauvages, minéraux naturels bruts et végétaux, elle les identifie dans son environnement et à chacune de ses pérégrinations. Une fois récoltés par ses soins, terres et cailloux restent à piler au mortier, tamiser, mélanger, pour pouvoir expérimenter leur plasticité, puis leur passage par le feu. Les végétaux serviront à produire des cendres pour vibrer dans la matière. Ailleurs, quartz, hématite ou schiste de récolte teinteront subtilement le décor. Ce temps incompressible de recherche et de préparation guide la création de la céramiste, qui ne compose qu'à partir de ses trouvailles.

Une céramique intuitive

Au gré des collectes, l’expérimentation est devenue le modus vivendi de Nathalie. Ici, de petites tasses s’élèvent dans une terre brune ferrugineuse de la Loire, que la céramiste n’a filtrée que très légèrement pour laisser affleurer l’histoire. Elle l’a enrobée d’émaux associant kaolin et quartz qu’une couche d’argile calcaire vient subtilement relever. Là, c’est la cendre de lavande qui s’exprime en teinte légèrement céladon. Ailleurs, une terre noire du château de Guédelon a donné naissance à une grande coupe entièrement modelée à la main. Elle est traversée en contraste par un émail au kaolin breton. Entre les mains de Nathalie, les terres se rencontrent et croisent leur temps millénaire. Des objets intuitifs, sauvages, qui célèbrent le vivant.

 

Après une faculté d'arts plastiques et des études en photographie, Nathalie Reocreux part en France et à l’étranger sillonner les montagnes. Sa passion déjà avérée pour la terre la mène dans l’univers du parapente où elle exerce plusieurs années. À sa première maternité, Nathalie fait évoluer sa passion avec le choix de l’ancrage : la terre jusqu’alors vécue depuis les hauteurs devient une matrice avec laquelle modeler. Nathalie se forme auprès de plusieurs céramistes avant d’installer son atelier à Marseille, puis dans la campagne rennaise où elle vit et travaille aujourd’hui.

 

© Photo & texte Manamu

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